« Elles étaient toutes brisées et pourtant incassables. Elles existaient ensemble comme un tout solidaire, un orchestre puissant, les organes noués en ordre aléatoire, un grand corps frémissant. Et j'étais l'une d'entre elles. » Une société totalitaire aux frontières closes, bordée par un fleuve. Sur l'autre rive subsistent les vestiges d'une communauté de résistantes inspirée des Guérillères de Monique Wittig. Dans la capitale du territoire fermé, divers personnages se racontent, leurs aspirations, leurs souvenirs, comment survivre, se cacher et se faufiler dans un monde où les livres sont interdits.
Une dystopie où se reflètent les crises que nous traversons aujourd'hui. Un roman choral poétique et incandescent, où l'on parle d'émancipation des corps, d'esprit de révolte et de sororité. Un hommage à la littérature et à son potentiel émancipateur et subversif.
L'un des tout premiers essais politiques afroféministes publiés en France, cet ouvrage constitue une proposition radicale pour toutes les conditions subalternes. Une déclaration qui ne vient ni demander ni réclamer, mais qui vient notifier un projet qui vise à faire advenir un monde nouveau. Car bien que l'afroféminisme contemporain soit analysé et commenté par les milieux universitaires et médiatiques, les ouvrages issus d'une démarche militante réflexive traitant de la politisation et de la condition des femmes Noires sont plus que rares en France. Ce nouveau livre de la collection Sorcières veut donner corps à une analyse militante contemporaine. Son objet principal est le pouvoir et les femmes Noires en sont le sujet politique.
Le féminisme divinatoire est un lieu de passage pour celles qui inventent leurs propres lois ; pour celles qui développent une sensibilité hors des normes sociales ainsi que celles qui souhaitent profondément l'explosion de tout ordre établi.
Le féminisme divinatoire propose de désenclaver le féminisme radical de son rationalisme et de son absence totale de considération pour les traditions ésotériques telles que sont l'astrologie, l'alchimie, la magie cérémonielle, les arts divinatoires.
Le féminisme divinatoire est un syncrétisme qui s'inspire librement et avec humour du féminisme matérialiste et radical. Il s'agit d'une réalité considérée comme augmentée par les mouvements pro-sexe, post-porn, cyberféministes et n'excluant aucunement une dimension païenne, spirituelle ou ésotérique
Ce dernier recueil inédit en français de Dorothy Allison nous permet de replonger avec délectation dans son style incandescent et empli de douceur, et dans cette manière si singulière et touchante de nommer les choses et de raconter des histoires « trash ». Ces récits, écrits pour la plupart dans les années 1980, ont été rassemblés par l'autrice elle-même. On y trouve en germe toutes les thématiques que la romancière lesbienne et issue du prolétariat white trash du Sud des États-Unis a traitées dans son oeuvre : la misère sociale, les relations avec les femmes de sa famille, la violence de son beau-père, la sexualité, le rapport à la nourriture, la maladie de sa mère... Des histoires tour à tour jubilatoires et bouleversantes qui nous touchent en plein coeur.
Après Bâtir aussi et On n'a que deux vies, un premier roman de la collection Sorcières entre fiction, récit et texte de réflexion politique, produit dans les marges féministes et queer de la société française contemporaine. «Les Orageuses» raconte l'histoire d'une impossible réparation : celle d'une bande de filles ordinaires qui décident un jour de reprendre le contrôle de leur vie, ensemble, et de partir en quête de leur propre justice après avoir été violées. Un texte profondément d'actualité dans un contexte de visibilisation des violences sexuelles, tout à la fois sensible et radical, qui évoque «Dirty Week-end» de Helen Zahavi... en moins sanglant.
Après le succès de « Comme un million de papillons noirs », le nouveau livre de Laura Nsafou et Barbara Brun. Reprenant les codes du conte africain, elles proposent une histoire de formation et de tolérance autour de deux soeurs jumelles à la teinte de peau de couleur pourtant différente. Au cours d'une partie de cache-cache prolongée jusqu'à la nuit tombée, celle à la peau plus foncée découvrira que sa beauté, sans être semblable à celle de sa soeur, est bien réelle. Une formidable histoire de réconciliation sur la sororité et l'acceptation de soi peu courante en littérature jeunesse.
À partir de son expérience dans le mouvement altermondialiste, Starhawk, féministe et sorcière, aborde dans cet ouvrage des questions cruciales qui sont toujours celles des mouvements sociaux aujourd'hui. Elle y examine tour à tour la relation à la nature et aux lieux, l'organisation d'une démocratie directe, les problèmes posés pour construire un mouvement plus diversifié, la question de l'appropriation culturelle, l'importance de repenser la non-violence, le lien entre la spiritualité et l'action... Il s'agit, comme le souligne la philosophe belge Isabelle Stengers, de « participer au travail de connexion, non seulement entre celles et ceux qui résistent et luttent aujourd'hui, mais aussi entre le passé et le présent. Car, s'il n'est pas nourri par l'expérience du passé, le présent s'étiole comme une plante que le sol ne nourrit pas. [...] Starhawk nous demande d'accepter de penser avec l'image du Titanic : nous y sommes, en route vers la collision, et s'il doit y avoir une chance d'avenir, c'est nous, maintenant, qui devons entre-accepter nos divergences et agir ensemble ».
Gunda est une sorcière qui aime manger des pizzas, jouer avec son ami le bélier, et surtout qu'on la laisse tranquille. Elle vit paisiblement au fond de la forêt, jusqu'au jour où elle a une nouvelle voisine : une princesse qui attend qu'on vienne la délivrer, chante, et attire les princes charmants. Gunda en a marre. Et si c'était elle qui délivrait la princesse ? Un album jeunesse féministe et rafraîchissant, où les filles se disent que finalement, elles se débrouillent très bien toutes seules !
Après « Du mensonge », un nouvel album de Tommi Parrish, toujours dans la section "Sorcières" de la collection bande-dessinée. Dans ce recueil d'histoires courtes, Tommi Parrish fait preuve d'une grande justesse émotionnelle et d'une conscience particulièrement affûtée des questions culturelles et de genre. Avec un style graphique vif et innovant sont abordées, entre autres, les questions de la peur, de la solitude, de l'identité ou encore du corps en tant que sujet politique.
Un recueil qui témoigne du talent éclectique et innovant de cette jeune icône du milieu queer américain.
De la ZAD à la Palestine, de la marche pour le climat de New York aux camps de réfugié·es de La Chapelle, Juliette Rousseau part à la rencontre de collectifs féministes, antiracistes, LGBT, de justice climatique, etc., qui interrogent les différents rapports de domination liés à la classe, au genre, à la race ou encore à la condition physique et mentale, à l'oeuvre dans la société mais aussi dans les espaces militants. À partir de nombreux entretiens, ce livre invite à explorer les nouvelles formes d'organisation et de solidarité politique qui se nouent entre les personnes concernées par une même oppression et leurs allié·es ou complices.
Première traduction en français de cette journaliste espagnole, performeuse post-porn et activiste féministe. Préfacé par Virginie Despentes et Paul B. Preciado, «Devenir chienne »relève autant du portrait collectif que de l'essai autobiographique. Itiziar Ziga y décrit l'expérience d'une féminité subversive car hyperbolique et parodique. Prostitution, voile, sexualités, transidentité, précarité sociale, sont autant de thématiques qui traversent le texte, dans une démarche résolument intersectionnelle et anti-assimilationniste.
Dans ce recueil d'essais, Julia Serano, femme trans et activiste, analyse les différents mécanismes du privilège cissexuel, ainsi que le sexisme, la misogynie et la transphobie qui imprègnent les représentations des femmes trans dans les médias, les arts et l'université. Ses analyses offrent des perspectives nouvelles pour interpréter les problématiques vécues par les femmes trans en continuité avec les théories, les désaccords et les solidarités développées au sein du mouvement féministe, et donnent des clés pour construire un féminisme par, pour et avec toutes les femmes, quelles que soient leurs histoires et leurs parcours.
Réédition au format de poche de ce recueil de textes d'anticipation, entre essai et fiction, qui invite à imaginer de nouvelles formes de futurs partagés. 2011, les printemps arabes ont donné le ton à d'autres révoltes. Un mouvement mondialisé s'étend, c'est l'Haraka. Les productions industrielles, les États et toutes les hiérarchies vacillent. Des dynamiques populaires s'entrechoquent pour répondre aux nécessités de la survie et dessiner un futur habitable. 2021, les communes libres s'épanouissent sur les ruines du système. Comment vivre avec l'héritage de l'Antémonde ? Comment faire le tri des objets et des savoirs d'une époque aux traces tenaces ? Les haraks dessinent leur quotidien en fonction de leurs ressources et de leurs rêves. Des dynamos aux rites funéraires, des nouilles instantanées aux assemblées, la routine collective s'élabore pour bâtir un monde qui s'espère sans dominations.
La réécriture à trois mains (une philosophe, un artiste et une anthropologue) d'une nouvelle d'Edgar Poe revisitée de manière écoféministe. Ce court volume, le premier d'une série, est préfacé par Émilie Hache, qui avait déjà supervisé l'anthologie écoféministe «Reclaim» aux éditions Cambourakis.
En 1984, Donna Haraway publie un texte appelé à faire couler beaucoup d'encre, le «Manifeste cyborg». ïan Larue revisite la figure de la cyborg en proposant une lecture des livres de science-fiction féministe cités à la fin du «Manifeste». Pour Haraway comme pour ïan Larue, il s'agit de sortir la SF des marges de la contre-culture et de prendre au sérieux son pouvoir transformateur et émancipateur, vecteur de nouvelles formes d'hybridations, tant technologiques qu'animales.
Premier ouvrage pour les éditions Cambourakis d'Émilie Notéris, qui a entre autres traduit l'anthologie de l'écoféminisme «Reclaim», ce texte tout à la fois politique et expérimental, court, incisif et grinçant s'attache à établir un relevé des violences policières et sexuelles à l'ère Macron, par le prisme de leur traitement médiatique et des discours politiques qui nient ces mêmes violences. Une chronique particulièrement d'actualité de la séparation entre les corps politiques et la politique exercée sur les corps.
Cette bande dessinée n'est malheureusement pas une fiction. Composé de témoignages, d'investigation, de documentation et de conseils, ce livre rend compte d'un phénomène souvent sous-estimé mais très répandu : le cyberharcèlement, qui touche principalement des femmes et des minorités. Un ouvrage qui aborde de manière inédite ce thème difficile, à travers des témoignages, mais aussi des explications de termes techniques et des conseils adressés directement aux victimes.
Passage en poche de cet essai paru en 2018 dans lequel Cy Lecerf Maulpoix, journaliste engagé dans les luttes LGBTQI et dans les luttes pour la justice climatique, nous plonge dans les courants de pensées socialistes anglais du XIXe siècle et part à la recherche d'une histoire ignorée, celle des espaces, lieux et communautés dans lesquelles ont été expérimentées des modes de vies minoritaires qui sont autant de ressources pour aujourd'hui, où la question des minorités, notamment sexuelles, peine à être intégrée dans les mouvements écologiques.
Du mensonge met en scène les retrouvailles de deux ancien·ne·s ami·e·s de lycée, autrefois très proches, mais que la vie a séparé·e·s. Le temps d'une nuit, Cleary et Tim vont évoquer leur vie actuelle mais aussi le passé, leurs échecs sentimentaux, les questionnements sur leur sexualité.
En écho à ces conversations parfois laconiques, l'on découvre, en même temps que Cleary qui l'a trouvé par hasard dans la rue, un livre qui rend compte d'une relation brève et décevante.
Cette mise en abyme jette une lumière différente sur la conversation des deux ami·e·s, dont le chemin prend un tour toujours plus intime et erratique sous les effets conjugués de l'alcool et de la fatigue.
Ce premier long récit atteste du grand talent graphique et narratif de Tommi Parrish.
Jeune icône du milieu queer américain, Tommi Parrish s'interroge dans ses oeuvres sur les questions de genre, de sexualité, et de normativité, avec une approche à la fois crue et respectueuse des conflits intimes qui animent les individus.
Après l'essai "Lutter ensemble", Juliette Rousseau propose un premier texte littéraire poignant, dans lequel elle retisse les liens avec les femmes de sa famille à partir de sa propre expérience de la maternité. S'adressant à sa soeur disparue, elle interroge de manière bouleversabte la manière dont on s'approprie un héritage familial en même temps que l'on s'en extrait avant de faire soi- même oeuvre de transmission. En contrepoint est livrée une observation sensible sur la transformation du paysage rural qui l'entoure et de certains bouleversements irréversibles de la nature.
Livre phare de la pensée queer décoloniale étatsunienne, paru en 1987, enfin traduit en français. Dans cet ouvrage aussi important que ceux de bell hooks pour la collection Sorcières, l'autrice et activiste féministe chicana - considérée comme la première à avoir théorisé le terme queer - interroge la représentation que l'on se fait de nos propres « frontières », psychiques, sociales ou culturelles.
Une première bande dessinée passionnante qui apportera tout aussi bien des clés de compréhension que des pistes de réflexion pour faire face à la crise écologique actuelle.
En 2037, ce qu'il reste de nos écosystèmes naturels est tant bien que mal conservé dans d'immenses parcs. Zoa, étudiante en biologie, réussit à faire un stage dans l'une de ces réserves et s'aperçoit que ce modèle est loin d'être parfait.
Au mépris des règles, elle va s'aventurer toujours plus loin dans le parc et croiser la route de bonnes fées, cinq femmes scientifiques aussi inspirantes qu'attachantes, grâce à qui elle comprend peu à peu que notre rapport au vivant est plus complexe qu'elle ne l'avait imaginé.