Elle marche à pas lents. Depuis cent ans, elle se terre dans l'obscurité de la forêt. La nuit, on l'entend parfois gémir. Tant d'années avaient passé et la bête était de retour.
« T, mon amoureux, le père de mon fils est décédé le 5 avril 2010 d'un accident vasculaire cérébral. Il est tombé à coté de nous sur une plage de la mer du nord. La violence de sa mort m'a placé devant un grand vide... un silence qui résonnait dans ma tête auquel faisait écho un ciel bleu intense de l'absence d'avion dû aux cendres d'un volcan en colère, ma colère. Face à cette perte, je me suis enfoncée dans mon travail quotidien de journal intime que je poursuis depuis plus de 10 ans, en y inscrivant ma souffrance mais aussi ce trop plein de vie qui bouillait en moi. Cette expérience aussi intime soit-elle je la reconnaissais dans les mots des autres qui très vite m'ont approché pour parler de leur expérience de la mort et du deuil. Ces blessures difficiles à dire trouvent rarement un interlocuteur, cet échange si nécessaire pourtant car un défunt reprend un peu vie au travers des paroles partagées. » Cet ouvrage est le journal d'un deuil, un arrêt, une convalescence et la vie qui continue malgré tout pour les autres membres de la famille. La diversité des médiums utilisés, textes, collages, dessins et photographies, permet d'aborder cette thématique si difficile et si fragile.
« L'heure de la promenade était là et je ne le voyais pas. Il devait m'attendre quelque part... ». En dessinant Jim, son chien récemment disparu, François Schuiten a trouvé une nouvelle fois dans l'art de la bande dessinée le moyen de combler le vide intérieur et d'honorer ce qui lui est cher. Depuis le décès de son discret mais fidèle allié du quotidien, l'artiste n'a eu de cesse de lui rendre hommage en produisant une illustration par jour, pour ressentir encore un peu sa présence tout en acceptant de le laisser partir. En compilant ces illustrations dans un ouvrage à la fabrication soignée, François Schuiten souligne, avec la majesté qui caractérise toute son oeuvre, les liens puissants et invisibles qui se tissent entre les hommes et leurs animaux de compagnie, et apporte un peu de chaleur à ceux qui connaissent ou redoutent la fin inévitable d'une relation extraordinaire.
Cet ouvrage revient sur quarante ans de carrière de l'artiste Diane Victor. Il a pour objectif de faire mieux connaitre l'oeuvre de cette figure importante de la scène artistique contemporaine sud-africaine et internationale à travers un texte biographique qui retrace les principales étapes de sa carrière et une analyse stylistique de l'oeuvre.
Artiste plasticienne et graveuse, Diane Victor est connue pour ses confrontations avec des sujets difficiles, parfois tabous et ses observations satiriques et sociales sur la politique sud-africaine contemporaine en considérant les questions de corruption, de violence et de distribution inégale du pouvoir. Les oeuvres des différentes périodes et toutes ses techniques seront représentées dans l'ouvrage comme les portraits et animaux à la suie, dessins au fusain et les gravures.
Cette publication comportera une édition bilingue, diffusée dans les pays francophones (France, Belgique, Suisse et Luxembourg) et également dans les pays anglo-saxon (Royaume-Uni, États-Unis, Afrique du Sud).
Par conviction, Xie Lei a choisi la peinture parce qu'elle lui ouvre la voie d'un langage traduisant son univers sensible et un terrain d'expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s'en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s'attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. Sa peinture récente intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l'érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes. La touche est fluide ou plus en matière. La peinture telle que la pratique Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps : salutairement, elle propose de ralentir le regard et d'échapper aux ivresses de l'accélération et de l'immédiateté._x000B_ « Xie Lei, artiste parisien originaire de Chine, compose des images et des scènes floues et ambiguës comme autant de tentatives de s'emparer du sentiment et de l'émotion quasi-impossible. Le résultat oscille toujours entre une obscurité sans fin et des lumières troublantes, obscurcissant et déformant l'apparence des choses, les silhouettes des corps et les expressions des visages. Les interactions-intercourses entre les corps masculins ou les expressions les plus intimes de l'amour apparaissent souvent comme un thème principal. Mais elles sont toujours quelque peu dissimulées par une sorte de vernis mêlant ombre et lumière, suggérant une lutte éternelle pour négocier avec le désir et les contraintes, le plaisir sexuel et la violence fatale... Ce vernis révèle la véritable substance du principe de plaisir - le Lustprinzip tel que le conceptualise Freud - et incarne l'état réel de la vie érotique : douleur et beauté ! » Extrait du texte de Hou Hanru Xie Lei (né en 1983 en Chine) vit et travaille à Paris depuis 2006. Il est diplômé de la CAFA de Pékin et de l'ENSBA de Paris. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions : Mendes Wood DM, São Paulo (BR) ; Meessen de Clercq, Bruxelles (BE) ; PS120 , Berlin (DE) ; MAC VAL, Vitry-sur-Seine (FR) ; Langen Foundation, Neuss (DE) ; Musée national de l'histoire de l'immigration, Paris (FR) ; Fondation Yishu 8, Pékin (CH) ; Fondation d'entreprise Ricard, Paris (FR). Ses oeuvres figurent dans des collections publiques et privées, telles que celles du MAC VAL, de la fondation Colas, de la Burger Collection et du X Museum à Pékin. Xie Lei a été pensionnaire de la Casa de Velazquez à Madrid en 2020-21 et de la Fondation Boghossian en 2022. Avec « Corpus Painting », Semiose éditions lance une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais signé d'une personnalité du monde de l'art. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes.
Publié à l'occasion de l'exposition au Centre Pompidou-Metz du 15 avril au 11 septembre 2023 puis reprise et adaptée au Musée d'arts de Nantes, du 3 novembre 2023 au 18 février 2024, ainsi qu'au Musée national d'art de Catalogne à Barcelone, du 11 avril au 1er septembre 2024.
Suzanne Valadon (1865-1938) lègue à l'histoire de l'art un corpus fascinant, à la fois transgressif et radical. Son caractère frondeur, son destin hors du commun, sa vie et son art partagés avec son fils Maurice Utrillo et son mari André Utter, n'ont cessé de nourrir l'interprétation de son oeuvre. Chaque facette de l'épopée romanesque de cette artiste en prise avec différents cosmos dresse un portrait essentiel de la modernité naissante, apporte un éclairage sur une époque à la lisière de deux mondes, qui emmène le regardeur du XIXe au XXe siècle.
Près de soixante ans après sa dernière rétrospective en France, le Centre Pompidou-Metz rend hommage à Suzanne Valadon avec une ambitieuse monographie conçue comme un portrait. Le catalogue qui l'accompagne offre une relecture de son oeuvre dans toute sa complexité et permet de la resituer dans l'histoire de l'art. Les essais de Chiara Parisi, Philip Dennis Cate, Jean-Paul Delfino, Daniel Marchesseau, Yelin Zaho et les focus de Sophie Bernal, Paula Birnbaum, Sophie Bramly, Magali Briat-Philippe, Louise Chennevière, Gwendoline Corthier-Hardoin, Gilles Genty, Stéphane Guégan, Céline Le Bacon, Claire Lebossé, Constance de Monbrison, Saskia Ooms, Florence Saragoza et Jeanine Warnod - éclairent ainsi la vie de cette artiste résolument contemporaine, à la lisière des XIXe et XXe siècles, sa pratique, son oeuvre sans complaisance.
Gallimard/Fondation Louis Vuitton
Gallimard/Philharmonie de Paris/Musée des beaux-arts de Montréal
À travers l'exploration des quatre saisons et de leurs différences, ce beau livre illustré nous invite à apprécier les bienfaits de ce qui nous environne pour mieux nous épanouir. Des citations minutieusement choisies et une sélection iconographique belle et originale (peintures, affiches, photographies de mode...) viennent ponctuer ce texte de développement personnel qui encourage à accorder son « moi intérieur » à chaque moment de l'année.
La vie, chemin d'initiation et de mutation, n'est jamais immobile. Comme on observe le passage du jour à la nuit ou des années qui passent, notre corps et notre esprit changent et se transforment au même rythme que l'univers. Tout autour de nous rappelle cette évolution constante, du passage de la pluie à la sécheresse, des premiers frimas à la chaleur du soleil, du bourgeon à la fleur, des récoltes au moment de jachère. Cette nature qui mue devient notre calendrier ; ces saisons qui évoluent symbolisent les étapes et passages de notre existence humaine. Encore faut-il savoir les apprécier. Car chaque saison a son propre langage, porte son énergie, son sens profond. Et si on apprend à la respecter, elle nous enseignera?sa sagesse !
Stéphane Spach glane et collecte. Il soustrait le décor, fixe, et répète. Il n'en plante un que pour mieux révéler les contours et la matérialité nue de l'objet. Il s'agit presque toujours de délier l'objet, de le dégager de ses liens, afin de (le) faire voir autrement (de faire sentir, toucher autrement, car ces objets ainsi saisis sont pleins d'entailles, de plis et d'éraflures). Alors, la familiarité - ou l'absence - des relations qu'avec lui nous entretenions se met subrepticement à vaciller. Le familier inquiète, et c'est par là qu'il suscite, qu'il oblige presque, l'attention. L'attention particulière qu'il déploie lorsqu'il saisit (capture) des paysages n'est qu'un autre versant de ce travail qui s'attache à produire le cadre d'une célébration de l'ordinaire. Une banalité - des lieux, des éléments qui les composent - qui se situe au seuil de nos regards familiers, de leur absence ou de leur effacement.
D'Albert-Edgar Yersin, on connaît principalement les gravures; ses dessins, en revanche, sont longtemps restés à l'abri des regards. Lorsque on les découvre enfin, un monde foisonnant s'offre à nos yeux.
Dans les premiers cahiers, chaque page est un espace propice la rêverie, où l'on peut aisément flâner d'une composition à l'autre, toutes étant conçues comme autant de cheminements. Certains dessins se présentent en tant qu' études d'estampes sur cuivre ou sur pierre: univers bouillonnant et chaotique, oscillant entre le macrocosme et le microcosme, dans un langage méticuleux. Plus tard, et définitivement, Yersin se consacrera à l'observation de la nature. Lacs, forêts, montagnes - il cherchera à en percer le mystère d'une délicate caresse à la mine de plomb.
Choisis et réunis pour la première fois dans un ordre chronologique, ces dessins aussi complexes que délicats permettent de mesurer l'aventure de cet artiste singulier, et de s'en émouvoir.
Textes de Sébastien Dizerens et Frédéric Pajak.
Longtemps considéré comme le parent pauvre de la création contemporaine, la peinture est actuellement un médium choisi et revendiqué par nombre de jeunes artistes qui en renouvellent l'attrait.
Dans les dernières décennies, alors que peu de centres d'art, de FRAC ou de musées lui consacraient leurs cimaises, quelques institutions - parmi lesquelles le MASC des Sables d'Olonne, le musée des Beaux-Arts de Dole et le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence figurent en bonne place - ont su défendre des peintres de différentes générations. Au sein des écoles des Beaux-Arts, qui pendant longtemps n'ont eu que peu de peintres dans leurs corps professoraux, c'est grâce à quelques « outsiders » que cet art continue à être enseigné. Autour de ces artistes, tels Denis Laget à Saint-Étienne, Jean-Michel Alberola, Philippe Cognée, François Boisrond et Nina Childress à Paris, Laurent Proux à Toulouse, Marc Desgrandchamps à Lyon ou Jean François Maurige, François Perrodin et Guillaume Pinard à Rennes, de nouvelles générations viennent de nouveau enrichir le langage pictural.
L'ouvrage met en lumière ces pratiques, qui revendiquent une nouvelle peinture d'histoire ou tissent des liens avec la littérature ou l'histoire de l'art, autour du travail d'une trentaine de peintres nés dans les années 1980.
Leurs oeuvres, fraîchement réalisées et choisies par la commissaire directement dans le secret de l'atelier, portent la marque de la « physicalité » de la peinture, medium qui implique bien entendu une « cosa mentale » mais aussi une présence physique, tributaire d'éléments intrinsèques (tels que les dimensions, le support, la matière ou les couleurs de l'oeuvre) mais aussi de facteurs extérieurs qui déterminent ses conditions de présentation sur la cimaise et son rapport à l'espace environnant.
Le présent ouvrage invite le lecteur à découvrir la culture matérielle chamanique mongole. Celle-ci est riche, très variée et parfois exubérante à nos yeux. La Mongolie est un des pays, avec la Sibérie, où le costume de chamane constitue l'expression matérielle la plus frappante du chamanisme. Ces costumes, tout comme d'autres objets, sont des éléments très importants dans la pensée chamanique, car les robes d'esprits permettent au chamane d'entrer en contact avec les esprits tutélaires et les divinités chamaniques. Le costume du chamane exprime ainsi le lien personnel qu'il entretient avec l'univers spirituel. Chaque robe d'esprit est unique : elle reflète l'histoire de son propriétaire, ses rituels, son expérience, ses succès et ses relations avec les esprits. Ce livre comprend une collection vaste et unique de costumes de chamane dont certains ont été exposés dans des musées renommés ou font toujours partie de leur collection permanente. Le lecteur y retrouvera également une très belle sélection d'attributs chamaniques tels que tambours, sceptres, flèches, masques, amulettes, idoles (ongod ou supports d'esprits).
Le Musée de Pont-Aven, en partenariat avec le Palais Lumière de la Ville d'Evian, souhaite organiser une exposition intitulée « Artistes voyageuses, l'appel des lointains » (titre provisoire), sous la direction scientifique de Madame Arielle Pélenc. Cette exposition réunit une quarantaine d'artistes et de photographes, de la Belle Époque à la seconde guerre mondiale, dont les itinéraires artistiques ont emprunté les routes de l'ailleurs, de l'Afrique à l'Himalaya. Un nouveau contexte, celui des premiers mouvements féministes, encourage les femmes à s'affirmer hors de l'espace domestique, et promeut l'image d'une « femme nouvelle » actrice de son destin. L'action de l'Union des femmes peintres et sculpteurs fondée en 1881 se concrétise en 1900 par l'ouverture d'un atelier de peinture réservé aux femmes à l'École des Beaux-Arts de Paris. Leur formation académique, à l'Académie Julian aux Beaux-Arts, permet aux artistes femmes d'acquérir un statut professionnel validé et d'obtenir des bourses de voyage, des commandes, ainsi que quelques achats de l'État. Si la fin du XIXe est marqué par un renouvellement d'intérêt pour l'orientalisme, à partir des années vingt, ce sont les territoires de « la plus grande France » qui invitent de nombreuses artistes aux voyages, loin du monde occidental, de l'Afrique équatoriale à Madagascar, jusqu'à la péninsule indochinoise et au-delà. C'est le cas de Marcelle Ackein, Alix Aymé, Monique Cras, Marthe Flandrin, Anna Quinquaud, Jane Tercafs, Jeanne Thil. Certaines se risquent loin des réseaux institutionnels jusqu'au Tibet, comme Alexandra David-Néel et Léa Lafugie. Le développement de la presse illustrée et le goût du public pour les « aventures de l'ailleurs » offrent de nouvelles opportunités professionnelles pour les femmes autrices qui comme Ella Maillart s'emparent de l'appareil photographique. Parfois c'est le voyage qui devient le moteur d'une carrière de photographe pour Denise Colomb et Thérèse Le Prat. La question de la rencontre avec l'autre et de sa représentation se déploie dans le parcours de l'exposition par la diversité des approches et des moyens plastiques. Une riche documentation, sous différents formats, permet d'appréhender le contexte culturel et sociétal de ces voyageuses, durant cette période de la Troisième République marquée à la fois par les premiers mouvements féministes et l'expansion coloniale.
Pendant trop longtemps, hormis pour ses proches et une poignée de collectionneurs passionnés, l'oeuvre de Stéphane Mandelbaum est restée dans l'ombre. Sa récente redécouverte l'a enfin remise en lumière aux yeux du grand public et des institutions.
Plusieurs années de recherche auprès de la famille, des amis et des collectionneurs ont permis de découvrir une multitude de documents et de nombreuses oeuvres inédites. Le fruit de ce travail se devait d'être partagé. Des premiers dessins d'enfant aux ultimes « scraboutchas », cette monographie offre ainsi une vision globale de l'oeuvre de Stéphane Mandelbaum permettant d'en mesurer l'importance.
Entre insolence et déférence, légèreté et gravité, Stéphane Mandelbaum sut trouver les références à la hauteur du travail qui l'attendait. Il mit sa virtuosité au service du sujet, bouleversant les codes de la représentation. Près de quarante ans après sa disparition, la force des images demeure intacte.
Cet ouvrage sans précédent met en lumière l'art encore méconnu du tissage africain. De l'Afrique de l'Ouest à celle de l'Est en passant par le Mali, le Cap Vert, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun, le Congo jusqu'à Madagascar, ces pages vous plongent dans un panorama de créations textiles éblouissant. Organisé de manière géographique et présentant les particularités de chaque territoire, le livre invite à découvrir des pièces uniques au sein des cultures qui les ont façonnées. Les oeuvres, pour certaines encore inédites, proviennent de collections publiques (musée du quai Branly-Jacques Chirac à Paris, Metropolitan Museum de New York, Musée d'ethnologie de Lisbonne, British Museum de Londres etc.) ainsi que de collectionneurs particuliers. Tenture nuptiale, vêtements du quotidien (boubou, pagne, tunique, châle ...) ou encore tenues talismaniques, riche est le répertoire de textiles commentés.
Coton, laine, soie, écorce battue, perles : les matériaux se succèdent au fil des pages en une myriade de techniques et de couleurs. De l'ikat au "velours du Kasaï" - qui a inspiré les artistes contemporains tels que Klee et Matisse -, l'inventivité plastique et esthétique déployée par les artistes africains témoigne d'une imagination intarissable dans l'art du tissage.
Alliant la qualité graphique à l'expertise scientifique, les 200 notices et leurs 300 illustrations, offrent un éventail chamarré de motifs et de matières, qui ravira le regard des amateurs et des connaisseurs.
C'est un travail au long cours que présente ce livre : depuis 20 ans le photographe Guillaume Herbaut se rend régulièrement en Ukraine. Cet ouvrage ne porte donc pas seulement sur la récente invasion russe mais bien sur l'évolution extraordinaire de ce pays à laquelle il a assisté. Pour la troisième fois de sa carrière, Guillaume Herbaut vient de recevoir le prestigieux prix World Press Photo pour ce magnifique travail d'auteur. Loin des codes des classiques reporters de guerre, il éclaire les racines du conflit, fruit de la violence hégémonique de Vladimir Poutine. L'historienne et traductrice Galia Ackerman signe un introduction charpentée permettant une mise en perspective historique des photos de Guillaume Herbaut.
Jean-Baptiste Sécheret fait partie de ces grands artistes contemporains intensément inspirés par le paysage. Sans renier sa filiation avec les paysagistes du xixe siècle, il approfondit son regard sur la nature et les « choses vues » - monuments, immeubles, usines, maisons de village - en variant les points de vue, en inventant des clairs obscurs insoupçonnés. Son inspiration ne se restreint pas : un bord de mer à Trouville l'émeut tout autant que des gratte-ciel new-yorkais. De manière sérielle, parfois en suivant la lumière du jour à la façon d'un Monet, il travailleinlassablement sur le motif, s'essayant à tous types de médiums (peinture à l'huile, aquarelle, fusain, gravure...), avant de poursuivre ses oeuvres à l'atelier, voire de les reprendre en les changeant d'échelle. Y compris dans ses saisissants portraits, il se dégage de ses dessins, de ses peintures et de ses estampes un sentiment d'intemporel et de vide. Rien d'anecdotique ne distrait le dessinateur, qui cherche inlassablement à dénuder le monde ; ses montagnes ne dorment pas tout à fait, ses arbres ne sont pas au repos, ses visages frémissent sous leur calme apparent - une sourde fureur est à l'affût ; et aussi une poignante nostalgie, le sentiment palpable de l'émouvante vulnérabilité des êtres et des choses.
Deux textes accompagnent l'ouvrage : l'un d'un jeune historien de l'art qui gagne à être connu, l'autre d'un grand nom qu'il n'est plus besoin de présenter. Tous deux mettent en lumière la puissance et le mystère de cette oeuvre qui ne laisse personne indifférent, tant les amateurs que le grand public.
Une exposition conjointe avec Joël Person est prévue en septembre 2022, en même temps que la parution de ce livre.
L'oeuvre de Munch (1863-1944) occupe dans la modernité artistique une place charnière. Elle plonge ses racines dans le XIXe siècle pour s'inscrire pleinement dans le siècle suivant. Son oeuvre tout entier des années 1880 à sa mort, est porter par une vision du monde singulière lui conférant une puissante dimension symboliste qui ne se réduit pas aux quelques chefs-d'oeuvre qu'il a créés dans les années 1890. Tout au contraire, ce catalogue propose une lecture globale de son oeuvre mettant en avant la grande cohérence de sa création, plutôt que d'opposer un symbolisme fin-de-siècle à un expressionnisme qui ancrerait Munch dans la scène moderne. Son approche picturale se construit principalement à partir de cycles ; Munch exprime fréquemment l'idée que l'humanité et la nature sont inexorablement unies dans le cycle de la vie, de la mort et de la renaissance. Dans ce cadre, il élabore une iconographie inédite, en grande partie inspirée par les philosophies vitalistes, notamment de Friedrich Nietzsche et d'Henri Bergson. Cette notion de cycle intervient ainsi à plusieurs niveaux dans l'oeuvre de Munch. Elle y est présente aussi dans la construction même de ses toiles, où certains motifs reviennent de façon régulière. Ce que ce livre nous propose de nouveau : une nouvelle lecture de la création de cet artiste aux oeuvres autant remarquables qu'insolites.
Ce volume se présente comme une monographie consacrée aux oeuvres de Fabienne Verdier qui seront présentées lors de l'exposition que le musée Unterlinden de Colmar dédie à l'artiste, et qui dialogueront non seulement avec les collections d'art ancien et moderne du musée, mais aussi avec l'espace architectural - conçu par Herzog & de Meuron - qui les abrite. Cet ouvrage permettra aux lecteurs d'approfondir le lien inédit que l'artiste noue entre son oeuvre monumentale et le retable d'Issenheim de Matthias Grünewald en s'inspirant du spectre chromatique et de l'aura lumineuse qui distinguent la peinture de Grünewald. Fabienne Verdier réfléchit à la représentation de la mort non plus comme fin, mais comme trace d'énergie qui se libère pour les vivants. Ce lien entre l'homme et le cosmos, cette énergie vitale sont autant de thèmes qui justifient le titre - du livre comme de l'exposition - Le Chant des étoiles. La grande installation des Rainbows joue un rôle central dans la publication : ces 66 oeuvres inspirées par l'aura lumineuse produite par la mort d'une étoile sont conçues comme des individus dont chacun porte un titre soulignant son lien avec le ciel, les étoiles et la lumière. En outre, pour Fabienne Verdier, ces oeuvres constituent les portraits des défunts morts de la Covid-19, ils sont une manière d'icônes contemporaines et donnent vie à une oeuvre d'art universel.
Des oeuvres emblématiques du musée des Beaux-Arts de Lyon, telles que les vanités de Simon Renard de Saint-André et de Pablo Picasso, côtoieront, dans cette exposition, des oeuvres inédites, issues des réserves mais aussi des oeuvres majeures du Musée d'art contemporain de Lyon ainsi que celles de collections privées dont la catégorie du « memento mori » constitue un axe majeur.
Cet ouvrage rassemblera des oeuvres du XVIe au XXIe siècle créées en écho aux célèbres paroles de l'Ecclésiaste selon lesquelles « Vanité des vanités, tout est vanité ». Il permettra d'envisager les différentes typologies auxquelles les artistes ont eu recours, au fil des siècles, pour rappeler le terme inéluctablement assigné à toute activité humaine. Une grande diversité de thématiques ont, en effet, été mises à profit par les artistes pour exprimer la fragilité de la vie et pour inviter à en profiter au mieux. De fait, ce rappel récurrent tend, certes, à relativiser l'importance des prétentions humaines, jugées dérisoires, voire condamnables, mais il vise aussi à provoquer une prise de conscience pouvant entraîner à son tour un meilleur usage du temps imparti pour chaque existence.
Parmi les artistes présentés dans l'exposition, nous pouvons citer : Hendrick Hondius, Armand Avril, Erró, Gilbert & George, Paul Rebeyrolle, Miquel Barcelo, George Pencz, Jean-Luc Mylayne, Francis Bacon, Jan Fabre, Bruce Naumann, etc.
Né en 1946 à Paris, peintre et sculpteur, Gérard Garouste est l'une des figures majeures de l'art contemporain français. Après des études à l'École des Beaux-Arts de Paris, Garouste débute une carrière de scénographe dans les années 70. En 1977, il présente un spectacle total au théâtre parisien « Le Palace », en tant qu'auteur, metteur en scène et décorateur. La reconnaissance en tant qu'artiste s'amorce avec sa première exposition d'art en 1980 à la galerie Durand-Dessert à Paris, où il montre des oeuvres figuratives, mythologiques et allégoriques.
«Lux in tenebris» est un voyage en mer inédit et intime. L'auteur, Vincent Jendly, photographe, a embarqué à bord de cinq cargos de marine marchande pour éprouver sa relation ambivalente avec l'eau, développée après avoir échappé à la noyade lorsqu'il était enfant. Ici, dans l'univers étrange des grands cargos, la nuit est hostile: dans les ténèbres les plus profondes, quand le temps est couvert et que le bateau disparaît complètement, plus rien ne le distingue de l'eau, et la mer invisible devient encore plus abyssale.