Elle marche à pas lents. Depuis cent ans, elle se terre dans l'obscurité de la forêt. La nuit, on l'entend parfois gémir. Tant d'années avaient passé et la bête était de retour.
« T, mon amoureux, le père de mon fils est décédé le 5 avril 2010 d'un accident vasculaire cérébral. Il est tombé à coté de nous sur une plage de la mer du nord. La violence de sa mort m'a placé devant un grand vide... un silence qui résonnait dans ma tête auquel faisait écho un ciel bleu intense de l'absence d'avion dû aux cendres d'un volcan en colère, ma colère. Face à cette perte, je me suis enfoncée dans mon travail quotidien de journal intime que je poursuis depuis plus de 10 ans, en y inscrivant ma souffrance mais aussi ce trop plein de vie qui bouillait en moi. Cette expérience aussi intime soit-elle je la reconnaissais dans les mots des autres qui très vite m'ont approché pour parler de leur expérience de la mort et du deuil. Ces blessures difficiles à dire trouvent rarement un interlocuteur, cet échange si nécessaire pourtant car un défunt reprend un peu vie au travers des paroles partagées. » Cet ouvrage est le journal d'un deuil, un arrêt, une convalescence et la vie qui continue malgré tout pour les autres membres de la famille. La diversité des médiums utilisés, textes, collages, dessins et photographies, permet d'aborder cette thématique si difficile et si fragile.
« L'heure de la promenade était là et je ne le voyais pas. Il devait m'attendre quelque part... ». En dessinant Jim, son chien récemment disparu, François Schuiten a trouvé une nouvelle fois dans l'art de la bande dessinée le moyen de combler le vide intérieur et d'honorer ce qui lui est cher. Depuis le décès de son discret mais fidèle allié du quotidien, l'artiste n'a eu de cesse de lui rendre hommage en produisant une illustration par jour, pour ressentir encore un peu sa présence tout en acceptant de le laisser partir. En compilant ces illustrations dans un ouvrage à la fabrication soignée, François Schuiten souligne, avec la majesté qui caractérise toute son oeuvre, les liens puissants et invisibles qui se tissent entre les hommes et leurs animaux de compagnie, et apporte un peu de chaleur à ceux qui connaissent ou redoutent la fin inévitable d'une relation extraordinaire.
Le premier album jeunesse de Grand Corps Malade, ode d'un père à ses fils. Deux chansons de Grand Corps Malade illustrées par Thomas Baas. Un album universel sur la complicité entre un père et ses enfants.
" Les enfants sont une source inépuisable d'inspiration, à chaque étape, à chaque âge. J'ai écrit Définitivement trois mois avant la naissance de mon premier fils, en essayant de me projeter sur le tremblement de terre d'émotions qui m'attendait. J'ai écrit Tu peux déjà un peu avant les trois ans de mon deuxième fils, pour constater à quel point les frissons sont intacts à l'arrivée du petit frère ".
Illustré dans un style réaliste, moderne et coloré par Thomas Baas, cet album met en scène une balade dans Saint-Denis, la ville natale de Grand Corps Malade, puis à Paris, où il réside aujourd'hui. Des scènes intimes et vraies au parc, devant l'école, dans l'intimité du foyer. Des images universelles de la complicité entre un père et ses enfants... à partager en famille !
Pour écouter les chansons Définitivement et Tu peux déjà, vous trouverez deux QR codes à l'intérieur de ce livre.
Un peintre recueille un enfant trouvé qui devient son assistant. Lors d'un voyage, le garçon reçoit comme une déflagration sa première vision de la mer, et découvre la sensualité. Ces rencontres lui révèlent ce qui l'habite depuis toujours : le manque. Après la mort du maître, une chute le défigure et en fait à jamais « Gueule demi », exclu de la société des hommes. L'Envolée, jeune fille de conte de fées, reconnaîtra le don qui anime ses portraits : capter l'étincelle d'humanité qui frémit en chacun, sans l'enfermer.
Ce roman habité et sensitif s'interroge : que faire de notre besoin de consolation ? La moitié arrachée du visage du héros illustre cette béance ; mais loin de la lamentation, le roman est une ode aux pouvoirs de la création, une pure pépite d'émotion à vif.
Une petite fille quitte la banlieue parisienne pour emménager dans un petit village, accompagnée de ses soeurs et ses parents. Désormais, la nature l'entoure, à perte de vue. Elle s'adapte à sa nouvelle vie, regrette celle d'avant tout en s'étonnant de ce monde où tout est à découvrir. Les papillons et chauves-souris virevoltent la nuit. Hérons et ragondins voisinent la rivière qui charrie anguilles et poissons-chats. Quand les eaux en crue envahissent la route, son père l'emmène à l'école en tracteur. Les arbres creux deviennent des châteaux, et le petit chien se transforme en vrai loup. L'imagination de l'enfance se mêle aux événements réels dans ce projet autobiographique d'Elis Wilk. Plutôt qu'une idéalisation bucolique, elle livre un récit intime, juste et nuancé. La poésie imprègne tout le livre, pour mieux évoquer la force des sensations.
C'est le grand jour, maman et moi allons retrouver notre arbre. On se lève tôt et chargées de sceaux et de pots, c'est l'heure de la cueillette !
Relation mère/fille Les illustrations douces et intemporelles accompagnent bien la relation mère/fille. La petite fille et sa maman construisent leur lien autour d'un rituel répété chaque année. Elles retrouvent leur arbre pour cueillir des mûres et profiter des derniers moments de l'été.
Souvenirs d'enfance Dans cet album, on est comme plongé dans les souvenirs d'enfance de la fillette. Ce moment où des bonheurs simples comme se réveiller tôt, prendre le bus pour la campagne, le vent dans les feuilles d'un arbre, cueillir des fruits, une tarte qui sort du four suffisent au bonheur.
Cet ouvrage revient sur quarante ans de carrière de l'artiste Diane Victor. Il a pour objectif de faire mieux connaitre l'oeuvre de cette figure importante de la scène artistique contemporaine sud-africaine et internationale à travers un texte biographique qui retrace les principales étapes de sa carrière et une analyse stylistique de l'oeuvre.
Artiste plasticienne et graveuse, Diane Victor est connue pour ses confrontations avec des sujets difficiles, parfois tabous et ses observations satiriques et sociales sur la politique sud-africaine contemporaine en considérant les questions de corruption, de violence et de distribution inégale du pouvoir. Les oeuvres des différentes périodes et toutes ses techniques seront représentées dans l'ouvrage comme les portraits et animaux à la suie, dessins au fusain et les gravures.
Cette publication comportera une édition bilingue, diffusée dans les pays francophones (France, Belgique, Suisse et Luxembourg) et également dans les pays anglo-saxon (Royaume-Uni, États-Unis, Afrique du Sud).
Par conviction, Xie Lei a choisi la peinture parce qu'elle lui ouvre la voie d'un langage traduisant son univers sensible et un terrain d'expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s'en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s'attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. Sa peinture récente intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l'érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes. La touche est fluide ou plus en matière. La peinture telle que la pratique Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps : salutairement, elle propose de ralentir le regard et d'échapper aux ivresses de l'accélération et de l'immédiateté._x000B_ « Xie Lei, artiste parisien originaire de Chine, compose des images et des scènes floues et ambiguës comme autant de tentatives de s'emparer du sentiment et de l'émotion quasi-impossible. Le résultat oscille toujours entre une obscurité sans fin et des lumières troublantes, obscurcissant et déformant l'apparence des choses, les silhouettes des corps et les expressions des visages. Les interactions-intercourses entre les corps masculins ou les expressions les plus intimes de l'amour apparaissent souvent comme un thème principal. Mais elles sont toujours quelque peu dissimulées par une sorte de vernis mêlant ombre et lumière, suggérant une lutte éternelle pour négocier avec le désir et les contraintes, le plaisir sexuel et la violence fatale... Ce vernis révèle la véritable substance du principe de plaisir - le Lustprinzip tel que le conceptualise Freud - et incarne l'état réel de la vie érotique : douleur et beauté ! » Extrait du texte de Hou Hanru Xie Lei (né en 1983 en Chine) vit et travaille à Paris depuis 2006. Il est diplômé de la CAFA de Pékin et de l'ENSBA de Paris. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions : Mendes Wood DM, São Paulo (BR) ; Meessen de Clercq, Bruxelles (BE) ; PS120 , Berlin (DE) ; MAC VAL, Vitry-sur-Seine (FR) ; Langen Foundation, Neuss (DE) ; Musée national de l'histoire de l'immigration, Paris (FR) ; Fondation Yishu 8, Pékin (CH) ; Fondation d'entreprise Ricard, Paris (FR). Ses oeuvres figurent dans des collections publiques et privées, telles que celles du MAC VAL, de la fondation Colas, de la Burger Collection et du X Museum à Pékin. Xie Lei a été pensionnaire de la Casa de Velazquez à Madrid en 2020-21 et de la Fondation Boghossian en 2022. Avec « Corpus Painting », Semiose éditions lance une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais signé d'une personnalité du monde de l'art. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes.
- Mélanie Leblanc interpelle les végétaux, l'eau, le vent, le feu, le minéral et l'animal pour trouver des réponses à l'existence et à l'acte d'écrire : Apprenez-moi à vieillir avec des fleurs toujours fraîches , Apprenez-moi à faire danser mes couleurs , Apprenez-moi à écrire les premières gouttes d'une pluie d'orage .
- Au fil des pages, elle relie grâce aux mots et à la poésie la nature et les humains, l'infiniment petit et l'infiniment grand, le cosmos et l'invisible, les être animés et les êtres inanimés. Elle invite également les lecteurs à se relier dans l'acte de lecture notamment avec ses poèmes visuels et in situ. Ainsi, son chant poétique unit la vie, la mort, les corps, les arts et les paroles.
En Occident, les êtres humains consomment lait et fromages depuis le Néolithique. Ce régime alimentaire a entraîné des modifications génétiques dans les populations européennes dorénavant capables de digérer le lactose. Mais les difficultés de conservation n'ont pas permis une consommation importante de lait, de beurre, de fromage ou de crème avant le XXe?siècle, si bien que durant l'Ancien Régime, leur production demeure artisanale et la consommation locale.
Cet ouvrage propose une analyse des techniques laitières, beurrières et fromagères traditionnelles au sein des principaux systèmes agraires d'Europe de l'Ouest, pour comprendre leur place dans l'histoire de l'agriculture et de l'alimentation. Des caves à fromages médiévales à la production de lait dédiée aux chocolatiers au début du XXe?siècle, la fabrique du lait est ici étudiée sur le temps long, jusqu'au moment où les transformations scientifiques et industrielles entraînent une reconfiguration totale des modes de production.
À partir de l'exemple du lait, ce livre offre un observatoire des mutations des mondes ruraux et des pratiques agricoles en Europe occidentale.
«Morte de chagrin, le coeur brisé. ».
C'est la légende familiale qui entoure l'arrière-grand-mère de la narratrice; Anne Décimus aurait suivi son mari dans la mort. L'étrange proximité que Stéphanie Dupays ressent avec son ancêtre la pousse à mener l'enquête. Elle découvre alors un secret qui fait vaciller ses certitudes : Anne a passé la majeure partie de sa vie dans un asile; elle est décédée quarante ans après la date que tous pensaient officielle. Comment l'existence de cette femme a-t-elle pu être effacée au point que même les siens ignorent tout d'elle? Un puma dans le coeur raconte un cheminement intime vers la compréhension et la reconquête d'un héritage. En sondant les liens et les malentendus qui unissent ou séparent les êtres d'une même famille, ce sont nos failles originelles que ce roman bouleversant interroge. Mêlant fiction et récit personnel, Stéphanie Dupays redonne une voix à une femme extraordinaire qui ne savait pas comment supporter le monde et qu'on a réduite au silence. Elle prouve que la littérature peut apaiser les fantômes.
Deux amis d'enfance cabossés par la vie se lancent sur les grandes étendues islandaises à la recherche des sentiments perdus. L'un d'eux s'est évadé d'un hôpital psychiatrique, déclenchant le courroux d'une infirmière psychopathe lancée à leurs trousses... Portrait touchant de la dépression, travelogue rocambolesque et critique acerbe d'un monde en perdition, le roman de Bergsveinn Birgisson, aussi poétique que politique, est une célébration de la solidarité et de l'amitié.
Un après-midi, alors qu'elle attise le feu dans la cheminée de sa chaumière, la jeune Anna Thalberg aux yeux de miel est enlevée par des hommes brutaux et amenée à la prison de Wurtzbourg, où on l'accuse de sorcellerie. Isolée et torturée pendant des jours, elle tient tête au cruel examinateur Melchior Vogel tandis que Klaus, le mari d'Anna, et le père Friedrich, curé de son village, tentent tout ce qui est en leur pouvoir pour lui éviter les flammes du bûcher. Petit à petit, le visage du Diable se révèle être celui du Dieu des hommes, et la sorcière un nouveau Christ.
Par un tour de force stylistique, Eduardo Sangarcía parvient à réunir dans un même souffle les préoccupations de chacun des personnages de ce drame, faisant revivre avec brio la folie meurtrière du procès des sorcières de Wurtzbourg, qui ébranla le sud de l'Allemagne aux XVIe et XVIIe siècles.
Fatima revient dans son village du Rif marocain après de longues années d'exil dans une ville industrielle de Catalogne. Elle fait à ses soeurs le récit de sa migration de femme illettrée partie avec sa fille Sara à la recherche d'un mari qui la laissait sans nouvelles. Abandonnée par celui qu'elle croyait rejoindre, elle a dû lutter seule face aux multiples difficultés de la vie quotidienne dans un monde qui lui était étranger. Alternant avec ce récit, le roman retrace l'éveil à la vie de Fatima dans la douceur du cocon maternel, avant qu'elle ne doive trop vite affronter son destin de femme.
Il y aura le premier jour.
À la naissance du mystère.
Un chant reniant la défaite.
L'Espoir comme un râle d'amour.
Brûlant la gorge d'un poète.
Réunies ici en un seul volume, les poésies écrites par Grisélidis Réal depuis l'âge de 13 ans forment une oeuvre d'une force et d'une cohérence rares. Du symbolisme des débuts au « récit » poétique et poignant de la prostitution, des années de prison à la lutte contre le cancer, ses poèmes racontent les révoltes et les grands amours d'une vie, avec un art et une profondeur uniques. Des mots qui fascinent et subliment une existence hors du commun, et nous font entrer dans la « cathédrale intérieure » de l'une des grandes poétesses du XXe siècle.
Envoyée à l'église par son père, dont elle craint la fureur et qui est convaincu que, là, il n'y aura aucune tentation, la narratrice tombe immédiatement amoureuse du prêtre.
Il faudra beaucoup de patience à la jeune fille pour vivre enfin, pleinement, son histoire d'amour. Beaucoup tenteront de lui mettre des bâtons dans les roues, les obstacles seront nombreux... Les amitiés et les soutiens aussi, qui l'aideront à traverser les épreuves.
Six ans, et encore une année. Six ans plus un pour que le prêtre prenne conscience que cette histoire doit être vécue, malgré l'Église, malgré tout...
Poignante histoire d'amour, Nuits de noces a été écrit dans une prose poétique qui s'est immédiatement imposée à l'autrice : des vers libres pour jouer des répétitions, des ressassements, des ruptures. L'amour, les sentiments, les émotions... autant de sujets qui sont comme la marque de fabrique de Violaine Bérot, qui excelle à les mettre en mots et en rythme.
- Billets d'où est la première anthologie personnelle de Laurence Vielle. Elle réunit ses poèmes les plus marquants ainsi que de nombreux inédits qu'elle performe ces derniers temps sur scène. Elle entrouvre ainsi les portes de son univers !
- Ici, Laurence Vielle désire le monde et ceux qui y vivent. Au fil des pages, elle tisse des ponts entre les mots, joue avec la syntaxe et les sonorités, laisse jaillir les images inventant, ainsi son propre langage celui d'une « poésie qui claque, qui déboule, qui emballe. »
Une petite fille et ses trois frères. Un hôtel fantomatique, perdu au milieu du désert. Un puissant enchantement. Un mystérieux secret...
À travers des atmosphères originales au fusain, Mamiko Shiotani met en scène un fantôme attachant et espiègle.Dans le grenier d'une maison vit un petit fantôme. Il hante les lieux sans embêter personne et nul ne soupçonne son existence. Mais depuis peu, une petite fille se rend régulièrement au grenier. Une curieuse qui semble chercher quelque-chose... Le fantôme tente de la chasser, mais ses intimidations tombent toutes à plat. Indigné par ses intrusions répétées, il décide de se glisser dans sa chambre pour lui coller la peur de sa vie. À l'issue de sa prestation, la petite fille lui promet de ne plus remettre un pied dans son grenier... à condition qu'il revienne jouer dans sa chambre le lendemain. Satisfait, le petit fantôme remonte chez lui, pour attendre impatiemment le matin.
Igor est un petit garçon qui a toujours peur. Il n'ose pas sortir de la maison pour aller au-delà du pont, vers le Grand Là-bas. Il n'y a qu'avec son père que l'enfant cesse d'être inquiet. Mais un jour, une idée formidable entre dans leur maison : pour aider son fils, le père d'Igor ramasse tout un tas de plumes colorées qu'il coud ensuite au manteau de l'enfant pour en faire deux grandes ailes. Grâce à celles-ci, Igor n'a plus de raison d'avoir peur ! Quelles découvertes le petit garçon va-t-il faire dans le Grand Là-bas ?
À travers l'exploration des quatre saisons et de leurs différences, ce beau livre illustré nous invite à apprécier les bienfaits de ce qui nous environne pour mieux nous épanouir. Des citations minutieusement choisies et une sélection iconographique belle et originale (peintures, affiches, photographies de mode...) viennent ponctuer ce texte de développement personnel qui encourage à accorder son « moi intérieur » à chaque moment de l'année.
La vie, chemin d'initiation et de mutation, n'est jamais immobile. Comme on observe le passage du jour à la nuit ou des années qui passent, notre corps et notre esprit changent et se transforment au même rythme que l'univers. Tout autour de nous rappelle cette évolution constante, du passage de la pluie à la sécheresse, des premiers frimas à la chaleur du soleil, du bourgeon à la fleur, des récoltes au moment de jachère. Cette nature qui mue devient notre calendrier ; ces saisons qui évoluent symbolisent les étapes et passages de notre existence humaine. Encore faut-il savoir les apprécier. Car chaque saison a son propre langage, porte son énergie, son sens profond. Et si on apprend à la respecter, elle nous enseignera?sa sagesse !
Stéphane Spach glane et collecte. Il soustrait le décor, fixe, et répète. Il n'en plante un que pour mieux révéler les contours et la matérialité nue de l'objet. Il s'agit presque toujours de délier l'objet, de le dégager de ses liens, afin de (le) faire voir autrement (de faire sentir, toucher autrement, car ces objets ainsi saisis sont pleins d'entailles, de plis et d'éraflures). Alors, la familiarité - ou l'absence - des relations qu'avec lui nous entretenions se met subrepticement à vaciller. Le familier inquiète, et c'est par là qu'il suscite, qu'il oblige presque, l'attention. L'attention particulière qu'il déploie lorsqu'il saisit (capture) des paysages n'est qu'un autre versant de ce travail qui s'attache à produire le cadre d'une célébration de l'ordinaire. Une banalité - des lieux, des éléments qui les composent - qui se situe au seuil de nos regards familiers, de leur absence ou de leur effacement.
Longtemps considéré comme le parent pauvre de la création contemporaine, la peinture est actuellement un médium choisi et revendiqué par nombre de jeunes artistes qui en renouvellent l'attrait.
Dans les dernières décennies, alors que peu de centres d'art, de FRAC ou de musées lui consacraient leurs cimaises, quelques institutions - parmi lesquelles le MASC des Sables d'Olonne, le musée des Beaux-Arts de Dole et le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Provence figurent en bonne place - ont su défendre des peintres de différentes générations. Au sein des écoles des Beaux-Arts, qui pendant longtemps n'ont eu que peu de peintres dans leurs corps professoraux, c'est grâce à quelques « outsiders » que cet art continue à être enseigné. Autour de ces artistes, tels Denis Laget à Saint-Étienne, Jean-Michel Alberola, Philippe Cognée, François Boisrond et Nina Childress à Paris, Laurent Proux à Toulouse, Marc Desgrandchamps à Lyon ou Jean François Maurige, François Perrodin et Guillaume Pinard à Rennes, de nouvelles générations viennent de nouveau enrichir le langage pictural.
L'ouvrage met en lumière ces pratiques, qui revendiquent une nouvelle peinture d'histoire ou tissent des liens avec la littérature ou l'histoire de l'art, autour du travail d'une trentaine de peintres nés dans les années 1980.
Leurs oeuvres, fraîchement réalisées et choisies par la commissaire directement dans le secret de l'atelier, portent la marque de la « physicalité » de la peinture, medium qui implique bien entendu une « cosa mentale » mais aussi une présence physique, tributaire d'éléments intrinsèques (tels que les dimensions, le support, la matière ou les couleurs de l'oeuvre) mais aussi de facteurs extérieurs qui déterminent ses conditions de présentation sur la cimaise et son rapport à l'espace environnant.